« La Voleuse de livres » Markus Zusak
Titre original : « The Book Thief »
Editeur : Pocket
632 pages
Voila un livre qui m’a profondément marqué. L’un de mes meilleurs livres que j’ai eu occasion de lire. Il est tout simplement génial.
Cela dit, j’ai lu que très peu des livres sur la thématique de la Seconde Guerre Mondiale. Mais ce fait ne m’empêche pas d’affirmer que « La Voleuse de livres » conte une histoire fort inhabituelle. L’histoire se commence en Allemagne avec un train et une mort. Dans ce train on fait connaissance avec Liesel, une petite fille allemande, et c’est son frère qui meure. Ce jour-là Liesel ne perd pas que son frère, mais aussi sa mère. Elle sera adoptée par Hans et Rosa. Au fil des pages des nouveaux personnages apparaissent. Liesel alias La Voleuse de livres, une fille qui aime et haït les mots en même temps et celle qui a perdu tout à plusieurs reprises. Hans, un accordéoniste ayant un grand cœur, et qui n’a pas eu de la chance une seule fois, malheureusement fatale. Rosa, son épouse vulgaire et qui ne sait pas exprimer ses sentiments, cependant cachant une toute autre face. Max, un boxeur Juif qui attend tous les jours que le Führer vienne et puisse être vaincu par lui. Rudy, un garçon qui aime La Voleuse et admire un athlète noir (impensable en Allemagne à cette époque). La femme de maire, qui n’arrive pas à accepter la mort de son fils. Et puis il y a tellement d’autres personnes qui ont des remords, car seulement ils vivent encore… Et enfin la Mort, notre narratrice (très douée). Son visage ici n’est ni stéréotypé, ni ennuyeux – la Mort est un personnage à part entière, un personnage fort touchant, fort charismatique et également humain. Une Mort qui n’arrête pas de s’émerveiller devant les couleurs. Chacun d’eux a son propre histoire bien à lui, son passé et ses rêves. Ils sont tous humains, et tellement « vivants ». Dés la première page, dés le premier mot on plonge dans cette histoire en ne voulant pas rater aucun bout.
La langue, les mots nous emportent et hypnotisent encore, et encore. Pourtant tout cela si poétique ne masque pas la cruauté, mais renforce seulement le manque de sens… Cependant les héros ne perdent pas leur espoir, malgré tout ils sont capables de s’émerveiller devant des choses simples. Cela fait tant le contraste avec un monde bien gris. Ce qu’on ressent pendant la lecture ? C’est triste. C’est amer. Il n’y pas des fanfares, de grand héroïsme, des victoires immenses, de batailles glorieuses… Il n’y a que des gens comme nous et leur vie.
Ce n’est pas une histoire de la guerre, mais des gens tout à fait ordinaires. C’est un livre construit des sentiments humains et d’une infinité des silence (comme le silence d’un accordéon qui n’a plus de musicien). A la fin il ne reste que des mots.
Car dans ce livre, les mots restent les plus magiques. Ils sont frappant, et tellement beaux. Chaque mot est à sa place idéale. Ils nous ensorcellent. Dans ce livre il n’y a pas de suspense – on sait tout dés le début – à la il n’y a que des mots qui se comptent. Car en fin de compte n’est-ce pas une histoire sur la puissance des mots ? Des mots qui peuvent si facilement devenir dangereux ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire